Jeudi après-midi, nous sommes allés sur une plage
à côté de Ste Marie de Ré. La marée était basse. Sur la plage,
nous avons vu des murets d’à peu près un mètre de haut. Ils ont
la forme d’un grand fer à cheval dont les extrémités s’ouvrent
vers la plage. Les murs sont épais et sont constitués de pierres
posées les unes sur les autres ou les unes à côtés de autres.
De la boue et des huîtres les tiennent ensemble, comme s’il y
avait du ciment, mais un ciment élastique. |
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Entre les coquillages, des crabes et biens d’autres animaux
peuvent passer pour s’abriter. Au fond, vers l’océan, il y a
des passages dans le mur, barrés par des grilles. A marée haute,
l’écluse est entièrement recouverte par l’eau. Lorsque la marée
descend, les plus gros poissons sont retenus, les plus petits
s’échappent. Ce sont des écluses à poissons, des pêcheries très
anciennes.
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Il n’en reste plus que quelques-unes en bon état. En France,
il n’y en a plus que sur l’Ile de Ré et l’Ile d’Oléron. Avant
la première guerre mondiale, il y en avait sur tout le littoral.
On les a détruites volontairement partout, sauf sur les îles
de Ré et d’Oléron car elles évitaient aux gens de mourir de
faim. Mais peu à peu, elles ont été abandonnées et l’océan les
a détruites.
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Après la deuxième guerre mondiale, il n’en restait plus qu’une
quarantaine. Maintenant, une dizaine est en bon état, parce-qu’on
a décidé de les réparer et de les protéger. Une pêcherie est
privée: un groupe de pêcheurs l’entretien et vient pêcher à
tour de rôle. Aussi, il faut les respecter. Les murs sont fragiles
et il ne faut pas y grimper dessus: si quelques pierres tombent,
les mur sera fragile et les vagues détruiront le reste.
Aloïs
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Quand nous sommes arrivés sur la plage, nous avons
attendu: notre guide nous avait oubliés. Heureusement, un pêcheur
est arrivé. Il venait utiliser l’écluse à poissons et ils nous
a proposé de nous servir de guide. |
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Il nous a d’abord expliqué ce qu’il ne faut pas faire: ne pas
pêcher les poissons trop petits ou trop souvent car il faut
leur laisser le temps de se reproduire. Il nous a ensuite raconté
le fonctionnement d’une écluse: quand la marée monte, les poissons
viennent vers le littoral et quand elle baisse, ils restent
piégés à l’intérieur de la pêcherie. A marée basse, les pêcheurs
viennent et les capturent.
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Il nous a montré son matériel et comment il faisait. Pour capturer
les plus petits poissons, il utilise une sorte d’épuisette à
deux manches: le treillat; il porte dans le dos, accroché à
son épaule, une sorte de panier, la gourbeuille, dont la forme
est étudiée pour éviter que les gouttes d’eau tombent sur le
pantalon du pêcheur; et une sorte de tige métallique aplatie
et recourbée, l’épée d’éclusier.
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Pour pêcher, il faut que l’eau soit claire, pour bien voir
les poissons. Lorsque le pêcheur les aperçoit, il prend son
treillat, l’ouvre et le met dans l’eau. Il attend que les poissons
réapparaissent et les poursuit doucement pour les attraper.
Il referme le treillat et les trie. Il remet les plus petits
à l’eau et garde les plus gros qu’il met dans sa gourbeuille.
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L’épée d’éclusier, elle, pouvait servir de canne,
pour ne pas tomber sur les rochers glissants. Elle permet d’assommer
les plus gros poissons avec son extrémité fine et arrondie. Son
extrémité qui ressemble à une fourche permet de pêcher à la pigouille:
en piquant les poissons plats qui se cachent sur le fond. Cette
épée pouvait aussi servir à se défendre en cas de mauvaise rencontre…
Manon
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Merci à M. R. Guion de Ste
Marie en Ré,
qui nous a aimablement accueillis
pour nous montrer le fonctionnement de la pêcherie
Suite
Le grand départ
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