Avant le départ, ils
vérifièrent qu'ils n'avaient rien
oublié, puis ils montèrent dans la
voiture. Elle démarra.
Assise à l'arrière, Magali se
regardait dans le rétroviseur.
C'était une fille de 5 ans, elle
était brune, mince et grande pour son
âge. Pierre, son frère
aîné, était au contraire
plutôt petit et enveloppé. Les enfants
n'arrêtaient pas de se plaindre:
"On est bientôt arrivé?"
"Elle m'embête!"
"C'est pas vrai!"
Enfin, ils pénétrèrent dans
le village de Sauve, se faufilèrent dans les
ruelles et atteignirent leur maison. Il faisait
presque nuit.
Pendant que le père déchargeait la
voiture, leur mère s'activait en cuisine.
Les enfants, eux, se faufilèrent
derrière les arbustes, poussèrent une
ancienne porte et s'engagèrent dans des
escaliers. Malgré la
légèreté de Magali, les
marches craquaient et grinçaient sous ses
pas.
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Au sommet, elle poussa une nouvelle porte et
pénètra dans un vieux grenier, suivi
par Pierre. Divers objets étaient là,
jetés en vrac: une guitare était
appuyée contre une vieille armoire, un
placard entrebaillé laissait échapper
de vieux habits, une balle poussiéreuse
trainait dans un coin.
Pierre se baissa pour la saisir. Son bras
accrocha une vieille fourche en bois appuyée
contre le mur. La fourche glissa et heurta le
plancher.
"-Ca m'a suffit les échellettes! Si on me
jette par terre, alors là! Ramassez-moi,
espèces de mal fourchés!"
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