Il y a longtemps, le seigneur de
Gritouille faisait la guerre au seigneur de Batollion. Un jour, Batollion défia
le seigneur de Gritouille et lui demanda de lui donner un objet du futur. Le seigneur
de Gritouille ne pouvait pas dire non, mais il fut bien embêté : où trouver une
machine du futur ? Il dit à un de ses gardes de lui amener Jean, le petit
garçon qui n’a peur de rien. Jean fut bien étonné, mais il alla au château. « Bonjour,
seigneur de Gritouille ! - Ah ! Jean, te voilà ! Je suis bien embêté, ce
bougre de Batollion veut une machine du futur. Je ne voudrais pas être humilié
devant mon pire ennemi. Écoute : tu as quinze ans et tu es chevalier. Voici ta
première mission : amène-moi un objet du futur. Tu as 6 mois! » Jean se rendit
chez Limmer le magicien et expliqua son problème : « Limmer, il faut que tu
m’aides : le seigneur veut à tout prix un objet du futur. Je suis chargé d’en
trouver un , et je ne sais pas où. - Je peux t’aider mais il faut des ingrédients.
Voilà ce qu’il me faut : pour allumer la marmite, il me faut une flamme de dragon
et pour faire une potion, il me faut un crin de licorne et une plume de phœnix.
Prends cette épée, elle te protègera du mauvais sort. Ne pars pas, je n’ai pas
fini : n’achète rien, on ne peut être mieux servi que par soi-même. Fais bien
attention, le dragon habite dans le volcan du Destin, la licorne dans la forêt
des Elfes et le phœnix dans la vallée de Feu, en haut d’un arbre roussi par ses
flammes » Il donna lui trois bocaux : un rempli de charbon, un autre rempli
de cendres et un troisième contenant une petite bourse de cuir. Jean le remercia
et partit. Curieux, il ouvrit la bourse et se mit à tousser. Il la referma en
un tour de main. Il entendit derrière lui une si douce musique qu’il se retourna
et vit la forêt des Elfes. Il hésita un peu et se décida à rentrer. Après un jour
de marche, il vit, ébahi, une licorne. « Comment l‘attraper, elle a l’air
si sauvage… » Il avança très doucement et lui caressa l’encolure. Délicatement,
il sortit son épée. La licorne baissa les oreilles. Jean dit : « Surtout, n’aie
pas peur, je veux juste un de tes crins. » Et d’un coup d’épée, il coupa un
crin. La licorne se baissa et invita Jean à monter sur son dos. Il lui dit : « Je
veux bien monter sur ton dos. Pourrais-tu m’emmener dans la vallée de Feu ?» La
licorne répondit d’un ton craintif : « Je ne peux pas rentrer dans la vallée
car mon poil brûle comme du charbon. » Jean rangea le crin dans un pot et
ouvrit la bourse, se boucha le nez et mit la moitié du contenu dans le bocal.
Puis il dit: « Cours le plus vite que tu peux à la vallée de feu. » Et
la licorne partit au galop. A la fin de la première nuit, elle se mit à hennir.
Jean se réveilla en sursaut. « Qu’y a-t-il ?, dit Jean - Un ours ! dit
la licorne. Il est énorme. Je le reconnais à ses pas. Il est dans les parages
et c’est un ours blanc, le plus féroce de tous. » Jean sortit son épée, rangea
ses affaires, quelques instants plus tard, il se retrouva nez à nez avec l’ours.
Il était d’un blanc si rare que ses dents paraissaient noires. Elles étaient si
longues qu’on aurait pu faire une épée avec l’une d’elles. Jean se dit : « Plus
un adversaire est grand, plus ses jambes sont faibles. » Il chuchota à la
licorne : « Je vais attacher ma ceinture autour de ses pattes et toi, tourne autour
de lui. » L’ours regarda la licorne, il avança et tomba, Jean le tua, détacha
sa peau, prit ses crocs et dit : « Maintenant partons à la vallée de feu ». La
licorne partit au galop et après quelques jours, ils étaient devant la vallée.
Jean lui dit : « Attends-moi ici. » Il avança et vit un arbre rouge. Il
faisait très chaud : on se serait cru en été. Jean vit le phœnix décoller, la
licorne arriva au galop et dit : « Mes ancêtres avaient des ailes quand ils
faisaient preuve de courage » et des ailes lui poussèrent aussitôt. « - Maintenant
que j’ai des ailes je peux t’accompagner et tu n’as pas le choix car le phœnix
vole et il faut bien le suivre. - D’accord. Mais fais vite ! » Il monta
sur son dos et elle s’envola en quelques battements d’ailes. Ils aperçurent le
phœnix, mais il était très haut dans le ciel. « - Nous ne le rattraperons
jamais, dit Jean. - Il ne faut jamais dire jamais ! répondit la licorne. -
Peut-être, mais en attendant un mois s’est déjà écoulé et on ne peut pas arrêter
le temps!!! » La licorne battit plus vite des ailes, avança plus vite, Jean
se cramponna plus fort à sa crinière. Au bout d’un moment, ils se trouvèrent juste
à côté du phœnix. Jean se pencha vers la gauche et dit: « - Je suis trop loin,
approche-toi un peut. » La licorne s’approcha mais le phœnix s’éloigna. Ce
manège dura longtemps… Jean sortit son épée et réussit à couper une plume. Mais
il n’en avait que la moitié ! Il se pencha, réussit à attraper une plume de l’oiseau
et l’arracha. Puis il dit: « Va te poser sur la terre ferme » Elle plongea
vers la terre et ils arrivèrent aussi vite qu’ils étaient venus. Ils prit les
bocaux et hésita entre la cendre et le charbon : ils étaient tous les deux bien
pour conserver la plume de phœnix. Après un moment d’hésitation, il prit le bocal
plein de cendres et y enferma la plume avant qu’elle ne s’envole dans un courant
d’air. Jean se tourna vers la licorne et lui dit : « Il faut que je te donne
un nom. Voilà, j’ai une idée. Je vais t’appeler Chute-Libre. Cela te plait-il ? -
Oui, j’aime ce nom. Tu es la première personne à me donner du bonheur… - Allons
au volcan du Destin » Et la licorne s ‘envola.
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